Du 13 au 14 avril, nous avons creusé la Bible avec la théologienne Valérie Duval-Poujol qui nous a fait découvrir différentes manières de lire le même texte et a partager avec nous différents outils d'analyse.
De manière fort interactive, elle a insisté lors des ateliers du samedi après-midi sur la nécessité de se mettre à l'écoute du texte avant de vouloir lui faire dire ce que nous aurions envie qu'il dise... mais aussi à l'écoute des uns des autres. En effet, même si nous sommes seuls devant le texte et qu'il nous faut rechercher le dialogue entre lui et nous, nous sommes toujours en tant que lecteurs "environnés d'une nuée de témoins". Autrement dit, non seulement les théologiens du temps passé ou contemporains mais aussi notre culture et celles ou ceux qui nous ont fait découvrir le texte à la manière du diacre Philippe auprès du haut fonctionnaire étranger (Actes 8, 26-39). Conscients que nous avons des lunettes spirituelles qui donnent des biais à notre lecture, il nous faut être à l'écoute des autres et de ce qu'ils en disent pour rechercher "ensemble" la compréhension du texte "pour aujourd'hui.
Raison pour laquelle l'atelier a commencé par une "Lectio divina" qui dans la tradition catholique romaine permet de laisser résonner le texte en soi.
La conférence du soir a porté sur le sexisme dans la Bible et notamment sur le fait qu'un grand nombre de femmes présentes dans l'histoire ont été invisibilisées ou anonymisées, non seulement du fait des auteurs mais aussi des traditions théologiques ultérieures. C'est l'exemple même de la manière dont une culture préexistante peut influencer directement à la fois la rédaction mais aussi la lecture d'un texte. A priori encore plus pour un texte religieux où les différences de genre sont fondamentales.
Et pourtant, à travers l'exemple de Junia, femme apôtre, dont le nom a été virilisé en "Junias" en Romains 16, 7 ou de Phoebé, "diacre, ministre ou servante" selon les traductions de Romains 16, 1-2, Valérie Duval-Poujol a montré comment l'égalité des rôles et des fonctions étaient acceptée dès la première époque des Églises.
Le culte du lendemain a encore approfondi ce thème en insistant cette fois sur la place de Marie de Magdala (ou Marie-Madeleine) en Jean 20, 1-19. Première à voir Jésus ressuscité, elle est nommée par la tradition "Apôtre des apôtres", jusqu'à ce que le pape Grégoire VII décide de ne plus voir qu'un même personnage entre Marie de Béthanie, Marie-Madeleine et la femme adultère. Ou l'exemple même d'une interprétation, qui plus est fautive, des textes qui sert les intérêts de pouvoir dans une institution.
À l'inverse, toute l'attitude de Jésus envers les femmes, montre une attention nouvelle et une volonté de Jésus de les considérer sur le même plan que les hommes. C'est ainsi une invitation à sortir des relations de pouvoir ou de domination pour vivre désormais des relations d'égale dignité.
Le culte a été magnifiquement rehaussé par l'ensemble Florijazz que nous remercions très chaleureusement.
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