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1er décembre 2022 Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre.

Dernière mise à jour : 11 févr. 2023


La confession de foi a pour but de dire qui est Dieu, ce qu'il est et quelle est sa relation avec le monde, défini comme sa création. Dans le même mouvement, la confession de foi dit qui est l'homme, défini comme créature. Toute confession de foi correspond à une théologie, une connaissance de Dieu, et en même temps à une anthropologie, une connaissance de l'homme. Et ce en vertu du principe calviniste fondamental qui est que la connaissance de Dieu et de l'homme sont choses conjointes : « Toute la somme presque de notre sagesse, laquelle, à tout compter, mérite d'être réputée vraie et entière sagesse, est située en deux parties : c'est qu'en connaissant Dieu, chacun de nous aussi se connaisse. Au reste, bien qu'elles soient unies l'une à l'autre par beaucoup de liens, il n'est pas toutefois aisé à discerner laquelle va devant et produit l'autre » 1. Une conjonction confortée par les concepts de la première phrase du Symbole

  • « je crois » : c'est toujours une personne qui s'exprime, un individu caractérisé et individualisé même s'il fait partie d'une communauté de croyants (qui sont par définition des « homologues », cf. 20 octobre)

  • en Dieu : mais pas en n'importe quelle puissance divine, transcendance, principe premier ou grand horloger, celui qui est

  • Père : (lire Jean 17, 1-5) il est immédiatement qualifié par rapport à son fils, on ne peut connaître Dieu que par le Fils qui est sa révélation, mais aussi il est Père par rapport aux humains. C'est une manière de qualifier sa relation avec l'humanité et plus particulièrement avec chacun de ceux qui disent « je crois » : lire Matthieu 6, 10-15. Dire que Dieu est « père », c'est le comprendre « compatissant et bienveillant » à la manière du psaume 103 (notamment les versets 11 à 18).

  • tout-puissant : c'est-à-dire qu'il n'a pas de limitation, rien qui bornerait sa capacité d'agir, de vouloir : Attention dans le contexte antique, tous les cultures ont un dieu « tout-puissant » mais leur « compétence » est en général limitée, menacée, ainsi dans la religion gréco-latine, Ouranos est supplanté par Chronos, lequel est vaincu par Zeus, les rapports des dieux gréco-latins entre eux sont des rapports de filiation.

  • créateur du ciel et de la terre : ciel et terre sont unis, c'est l'ensemble de la réalité. Nicée dira que le visible et l'invisible sont créés. Rien n'est hors du pouvoir de Dieu et le fait qu'il soit « créateur » signifie que sa création est « séparée » de lui. On ne peut confondre la création, la nature mais aussi l'ensemble du réel, avec Dieu. La création n'est jamais au mieux qu'un « miroir » de la gloire de Dieu. Pour Calvin, elle est le « théâtre de la gloire de Dieu », l'espace où la gloire de Dieu se donne à voir. C'est l'analogie : il ne faut pas confondre la scène avec l'acteur. En théologie biblique (lire Genèse 1 ou encore le psaume 103), la création n'est pas Dieu et il n'existe pas de « théologie naturelle », c'est-à-dire de connaissance de Dieu qui serait possible par l'effort de l'esprit humain, une compréhension de Dieu par le moyen de la raison. Pour Israël, la connaissance de Dieu passe par la Loi donnée à Moïse, pour l'Église, elle passe par le Christ.

Lire Romains 5, 1-5 La justice et la paix sont données gracieusement au moyen de la foi et se manifestent dans la charité, c'est l’œuvre du Christ. La justice et la paix ne sont plus données au moyen de l'observance de la Loi, c.à.d. des rituels sacrificiels, liturgiques ou des œuvres pieuses. Les chrétiens en reprenant la formulation juive d'un Dieu Père tout-puissant créateur du ciel et de la terre en transforment le sens en conditionnant cette connaissance de Dieu comme étant à la fois bon et tout-puissant à la connaissance du Christ : c'est en Jésus-Christ seul que Dieu n'est plus un Dieu de colère mais de bonté. 1 Jean Calvin, Institution de la religion chrétienne, I, 1, texte établi et modernisé par Jean Cadier, Société calviniste de France, Labor et Fides, 1955 (1560).

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